Le dimensionnement à la rupture des structures en béton armé présente des difficultés
inhérentes au matériau, liées notamment à son hétérogénéité et à sa fragilité. Ces caractéristiques
favorisent des modes de rupture fortement localisés, avec apparition de fissures qu'il est difficile de
modéliser mécaniquement puis numériquement, sans avoir recours à des moyens informatiques
lourds. En effet, les approches classiques de calcul des charges extrêmes qui visent à décrire la
fissuration, soit de manière diffuse, soit de manière discrète, nécessitent toutes la résolution complète
d'un problème d'évolution, depuis l'état initial (mal connu, en raison de la présence de champs
d'auto-contraintes dues entre autres au retrait du béton) jusqu'à la ruine de la structure. A l'inverse, les
méthodes semi-empiriques employées par les ingénieurs se fondent sur l'exploitation de résultats
expérimentaux au moyen de modèles simplifiés visant à rendre compte de la fissuration ainsi que des
mécanismes de ruine observés.